Secoya Eco-tournage est né en 2018 et est, en quelques mois devenu l’acteur incontournable du monde de l’audiovisuel. Maison de production, agence de publicité ou encore studios de cinéma qui se sont fixés pour objectif de réduire leurs impacts sur l’environnement trouvent leurs solutions auprès de Secoya. Rencontre avec Charles Gachet-Dieuzide, directeur général.
Comment est venue l’idée d’organiser des tournages éco-responsables ?
L’idée m’est venu lors d’un voyage aux Etats Unis, à Los Angeles plus précisément. J’étais régisseur depuis des années, et j’essayais à mon échelle de changer les choses sur les plateaux. Mais cela ne fonctionnait pas… Malgré l’envie et la motivation, rendre un tournage éco-responsable quand vous êtes seul à vouloir faire bouger les choses, c’est compliqué. J’ai rencontré à Los Angeles des gens dont c’était le métier, et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à adapter à la France. De son côté, mon ami et collègue Mathieu Delahousse, régisseur également (nous travaillions ensemble à l’époque sur les plateaux, et j’avais monté une société de location de matériel régie avec lui, avec un axe déjà durable et responsable) a eu le déclic en voyant le documentaire » Demain » de Cyril Dion. Nous avons eu nos idées respectives au même moment, à 10.000Km d’écart ! On s’est appelé, on en a parlé, et l’idée de Secoya a germé !
Quel est le poste le plus énergivore dans l’industrie cinématographique ?
Le poste le plus énergivore est celui des transports. Que ce soit transport de matériel (camions) ou transport de personnes (véhicule, avion, etc…), cela reste beaucoup de déplacements, donc beaucoup d’émissions. Viennent ensuite l’énergie (groupe électrogène, piles, batteries, lumière, etc…), puis l’alimentation je dirais, avec le nombre de repas servis et d’encas proposés tout au long de la journée ! Évidemment, l’impact de la gestion des déchets est très important, mais plus difficilement quantifiable en terme d’énergie.
Quel a été votre plus gros challenge ?
Le plus gros challenge est quotidien, et nous bataillons toujours avec: changer les mentalités. L’audiovisuel a du mal à se mettre au changement, et c’est un milieu assez réfractaire à la nouveauté. Nous passons des heures à essayer de convaincre les producteurs d’engager leurs tournages, leurs sociétés, sur la voie de l’éco-responsabilité… C’est un sacré combat ! Tout le monde devrait s’y mettre, tout le monde devrait intégrer la RSE et changer ses manières de fonctionnement: cela parait normal et pourtant on n’y est pas encore…!