A vélo in Seine-Saint-Denis: 4 acteurs engagés et écoresponsables

Le 24 septembre 2021

Neuf grandes entreprises du territoire se sont déjà engagées à développer la pratique du vélo auprès de leurs salariés et clients en signant la charte « A vélo In Seine-Saint-Denis. » Une démarche écoresponsable qu’elles appuient en faisant appel à l’écosystème naissant du vélo en Seine-Saint-Denis, porté par différents ambassadeurs du In. Focus sur un quatuor déjà bien en selle.

MODE ESTIME, LE VELO FASHION

Lors de la séance de signatures de la Charte « A vélo In Seine-Saint-Denis » le 21 septembre à Aubervilliers, c’est sans doute l’accessoire qui a attiré le plus de commentaires. Déclinés à peu près dans cette même version : « Un couvre-selle qui n’est pas tout noir et moche, c’est une bonne idée. Parce que lorsqu’on se met au vélo, c’est un accessoire très utile au début ! »

Une bonne idée colorée qu’on doit à Mode Estime , un des ambassadeurs du IN qui utilise la création textile et la couture à des fins d’insertion professionnelle et s’est donc mis à fabriquer une collection d’accessoires écoresponsables (manchons de protection, sacoches, couvre-selles) liés au vélo. « C’est une collection que nous lançons via un collectif réunissant différents ateliers d’insertion comme Fer et Refaire et La Main Fine tous deux situés à Saint-Denis », explique Mathilde Coin, co-responsable de l’atelier de Mode Estime à l’Ile-Saint-Denis.

 

Ensemble, on va développer un atelier d’accessoires liés à la pratique du vélo en utilisant des tissus de récupération de la manière la plus locale possible. Le plus dur finalement a été de trouver un produit le plus naturel possible pour enduire nos produits et les rendre étanches, mais on a finalement fait appel à un label (Oeko-Tex) qui garantit l’absence de produits chimiques. »

Une gamme qui sera, dans un premier temps, proposée aux salariés d’entreprises adeptes du vélo, avant sans doute une prochaine vente publique aux alentours de Noël.

 

RIDERS SOCIAL CLUB, FORCE 7

Parti à deux au début de son aventure dans la cyclo-logistique, le Riders Social Club roule désormais à sept. Le signe que la philosophie de la coopérative lancée en juin 2020 séduit : « Nous avançons avec ceux qui ont l’objectif comme nous de créer une économie solidaire en s’appuyant sur des circuits courts et en privilégiant l’humain », résume Mamadou Marciset, l’un des cofondateurs du RSC. Donc, ceux qui viennent chez nous en voulant réduire les coûts à tout prix, on ne roule pas avec eux… »

En revanche, les Riders pédalent aujourd’hui pour une dizaine de restaurants de Seine-Saint-Denis et des ambassadeurs comme la Brûlerie Saint-Jacques, la Petite Casa, Les Chambres, nouveau tiers-lieu d’Aubervilliers. Ou encore Urby, spécialiste de la livraison de marchandises en centre-ville et filiale du Groupe La Poste.

« Ça bouge bien, on est en pleine croissance », conclut Mamadou Marciset. A tel point qu’on recherche de nouveaux locaux parce qu’on est à l’étroit sur notre site de La Fabrique Bannier à Épinay. »

 

RÉGIE DE QUARTIER DE STAINS, LES ARTISANS LOCAUX DE LA MOBILITÉ DOUCE

Avec son atelier de réparation vélo « Bicyclo » qui fonctionne via une activité de chantier d’insertion, la Régie de Quartier de Stains a monté une équipe de réparation mobile qui roule ponctuellement vers les quartiers de Stains pour proposer aux habitants révisions courantes de leurs vélos, mais aussi démonstrations de montage et démontage de vélos. « L’idée, c’est d’aller à la rencontre d’un maximum de Stanois pour leur apprendre gratuitement à faire de l’autoréparation sur des opérations simples, explique Lucie Bruston, en charge du développement et de l’animation locale de la Régie. Seul le matériel changé est facturé à des prix mini : 3,50 euros pour une chambre à air ou un euro pour un câble de frein. » Une bonne manière de présenter plus largement l’atelier permanent de réparation installé dans le quartier du Clos Saint-Lazare. Au 47 de la rue Georges-Sand, dans l’ancien collège Maurice-Thorez, une équipe de réparateurs-vélo y est disponible trois fois par semaine pour des réparations plus conséquentes que celles de l’atelier mobile. En parallèle, la Régie est aussi en capacité d’organiser des séances de promotion du vélo auprès des salariés d’entreprises ou de collectivités (remise en selle, ateliers mécaniques et entretien) comme des ateliers de vélo-école destinés au plus grand nombre.

MAKE ICI ET COCYCLETTE EN TANDEM POUR FORMER DES MÉCANOS

Avec une augmentation du trafic sur les pistes cyclables accélérée par la crise sanitaire et surtout l’avancée du plan départemental pour une Seine-Saint-Denis 100 % cyclable à l’horizon 2024 , c’est une véritable « vélorution » qui est en route. D’où le besoin de remettre à jour les mécaniques avec des ateliers de réparation pris d’assaut et surtout un besoin urgent de main d’œuvre qualifiée. Voilà pourquoi, l’ambassadeur ICI Montreuil a lancé sa formation « mécanicien.ne animateur.rice Cycles » proposée dans une perspective d’ancrage territorial puisqu’elle est réalisée en partenariat avec  OhCyclo, atelier vélo solidaire et coopératif montreuillois et  l’association   Cocyclette très active en Seine-Saint-Denis. « La première formation a démarré le 1er septembre pour 10 semaines avec 12 personnes. L’idée, c’est que les mécaniciens ne soient pas seulement les mains dans le cambouis, mais qu’ils puissent aussi donner des conseils d’entretien, de circulation en milieu urbain », détaille Emilie Naudin, cofondatrice de Cocyclette.

Gratuite pour les demandeurs d’emploi franciliens titulaires d’un diplôme de niveau inférieur au bac et éligible au CPF pour les autres, cette formation mène à un Certificat de Compétences Professionnelles reconnu par l’État.

 

Frédéric Haxo

Crédits photo: Jean-Louis Bellurget, Bruno Lévy, Régie de Quartier Stains et Make Ici