Il y a onze ans, des jeunes adultes habitant un même quartier de Bobigny et partageant des valeurs communes se réunissent de façon informelle. Ce soir-là, ils actent sans le savoir, leur première assemblée générale et l’association ActiVille est créée. Presque dix ans plus tard portée par une cinquantaine de bénévoles, ActiVille est devenue un acteur incontournable de la protection de l’environnement par la sensibilisation, l’appropriation du territoire et le lien social.
ActiVille est hyperactive. Les biais pour initier jeunes et moins jeunes à ces réflexes citoyens et protecteurs de notre planète sont nombreux. Ateliers jardinage, compostage, valorisation des déchets, tri sélectif…
L’un des bénévoles d’Activille raconte. « Au parc départemental de la Bergère à Bobigny, il y a deux ans durant l’été du canal, nous avons organisé un atelier anti-gaspi. Un chef cuisinier a donné aux participants des astuces pour réutiliser les fruits et légumes trop murs ou considérés comme non consommables».
Un exemple type de ce que s’attèle à faire Activille : sensibiliser des jeunes et moins jeunes -ici à l’anti-gaspi-, s’amuser mais aussi tisser des liens sociaux. Cet été-là, pour parler alimentation durable, réemploi et jardinage en ville, les bénévoles de l’association ont, avec les participants, préparer des smoothies et brunch anti-gaspi, appris à faire du compost, ou à bricoler à partir de palettes inutilisées.
« C’est en sensibilisant, en expérimentant que nous pourrons mieux comprendre et maitriser nos impacts sur notre environnement et c’est une priorité pour nous à ActiVille, explique Karl Hospice le directeur de l’association mais aussi ambassadeur du In Seine-Saint-Denis. Nous savons que nos modes de consommation doivent évoluer et nous devons produire moins de déchets et/ou en tout cas mieux les intégrer dans un schéma de ré employabilité pour tendre vers un monde plus sobre et responsable ».
Le Quai 36 de Bobigny est un symbole. 6000 m2 au cœur de Bobigny, un lieu d’expérimentation des pratiques agricoles urbaines visant à développer une gestion plus durable du territoire. Là-bas, les jardins qu’ils soient ouvriers, partagés ou collectifs gérés en partie par des habitants des quartiers prioritaires de la ville de Bobigny se laissent survoler par les abeilles de l’association Espero. Une terre de Seine-Saint-Denis cultivée par les habitants qui leur rend leurs efforts : 15 kilos de raisin, 17 de radis ou encore 30 kilos de pommes récoltés l’année passée… Là-bas, on apprend, on échange, on renforce le lien social en plein de cœur de la Seine-Saint-Denis.
Finalement, celle que l’on surnommait autrefois le grenier de Paris continue à être un lieu de production alimentaire sous d’autres aspects. « La Seine-Saint-Denis est un territoire en pleine mutation qui doit être un démonstrateur d’innovation responsable en y employant une économie de la fonctionnalité, de la coopération et collaborative » résume Karl Hospice.