Les parcs départementaux de Seine-Saint-Denis engagés pour un bel été écoresponsable !

Le 13 juillet 2021

Depuis le 23 Juin et jusqu’au dimanche 5 septembre 2021, la Seine-Saint-Denis vit à l’heure du Bel Eté Solidaire et Olympique: deux mois d’activités gratuites largement animées par les ambassadeurs et ambassadrices du IN. Lesquels partagent, avec les parcs départementaux qui les accueillent, l’ambition de faire vivre des évènements soucieux de leur environnement. Exemple avec les éco-gardes du parc départemental Georges-Valbon formés pour consolider la démarche portée par le IN Seine-Saint-Denis d’un territoire en pointe sur la création de solutions écoresponsables dans le secteur de l’événementiel.

Sur l’écran de la salle de formation du Parc départemental Georges-Valbon, un chiffre frappe les rétines des éco-gardes de l’un des écrins verts de la Seine-Saint-Denis: « Chaque année selon le Fonds Mondial pour la Nature, 1,5 millions d’animaux meurent à cause de l’ingestion de plastique abandonnés dans la nature », énonce Rémi Reboux, le responsable de l’antenne francilienne d’AREMACS , l’Association pour le Respect de l’Environnement lors des Manifestations Culturelles et Sportives, partenaire du Conseil Départemental afin de mettre en place une démarche d’éco-responsabilité lors des différents évènements organisés pendant le «  Bel Été Solidaire et Olympique  » de la Seine-Saint-Denis. « Ce sont des chiffres un peu abrupts, mais qui nous rappellent la nécessité d’agir, chacun à notre échelle locale », poursuit Rémi Reboux -lire aussi l’interview ci-dessous.

Et, celle du Parc Georges-Valbon représente 410 hectares de nature ouverts au grand public qui génèrent de 90 à 100 tonnes de déchets chaque année. Avec la perspective d’amorcer à l’horizon des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 un tri sélectif des déchets autour de la piscine éphémère du Bel Été et lors du « live des Jeux » programmé du 31 juillet au 8 août du côté de la Courneuve. Mais aussi au sein du Parc de la Poudrerie au moment du week-end de clôture (3-5 septembre) des Paralympiques de Tokyo. Un objectif qui passe évidemment par la sensibilisation du public, avec quelques clés pour y parvenir délivrées par AREMACS.

 

« L’écoresponsabilité du Bel Été passe donc aussi par vous,

 

glisse Rémi Reboux, à destination de la douzaine d’éco-gardes en formation. Mais, pour faire passer le bon message auprès des usagers des parcs, il faut jouer et agir sur des motivations forcément différentes parce que nous n’avons pas tous le même niveau d’adhésion aux démarches de défense de l’environnement. » 

Expliquer, pas culpabiliser…

 

Un argument qui convainc facilement l’animatrice du parc, Hélène Bogard : « Ce qui fonctionne le mieux pour diffuser ce genre de messages, c’est de faire passer l’information en priorité aux enfants. La jeune génération est plus à l’écoute en matière de protection de la nature et les plus jeunes ont un très fort impact sur leurs parents. »

Une bonne approche dans un contexte de crise du coronavirus qui complique « beaucoup les choses parce que beaucoup de gens ont l’impression qu’on les plonge encore dans la sanction, l’interdiction lorsqu’on les approche sur ce thème de la gestion des déchets, remarque Adrien, éco-garde à Georges-Valbon depuis l’hiver dernier. Donc, on peut vite être identifiés comme les « méchants » alors qu’on arrive pourtant avec de bonnes intentions. En tout cas, il est certain que lors d’un évènement ponctuel comme le Bel Été Solidaire, les gens seront plus réceptifs pour appliquer des consignes de tri, tout simplement parce qu’ils seront dans une dynamique partagée et expliquée. Le plus compliqué, ce sera de les faire vivre ensuite sur la durée… »

Rien d’insurmontable, rassure néanmoins Rémi Reboux : « Avec AREMACS, nous intervenons souvent sur des festivals où l’attention des publics est parfois difficile à capter. Tout l’enjeu est de trouver un levier qui permet de créer le contact, de susciter la motivation. Une chose est sûre, il vaut mieux jouer la carte de l’humour, du sourire, des conseils pratiques, plutôt que celle de la culpabilisation. »

 

L’exemple de sites sans poubelles

Terrain d’expérimentation, le Bel Eté permettra aussi d’engager en parallèle la réalisation d’un diagnostic sur le gisement de déchets produits sur les sites de Georges-Valbon et de la Poudrerie afin de poser les bases d’une nouvelle politique de gestion des déchets dans les parcs. « On peut, par exemple, pourquoi pas, envisager de supprimer les poubelles pour limiter les déchets jetés par les usagers comme a pu le faire sur ses plages, la ville du Porge en Gironde, détaille encore le responsable d’AREMACS. C’est une démarche inspirée des refuges de montagne où l’on doit redescendre avec ses déchets qui peut bien fonctionner, si elle est correctement expliquée. »

 

En attendant, les éco-gardes l’ont déjà en partie assimilée : ils sont repartis les poches pleines de conseils et d’astuces pour travailler à un Bel Été en mode très écoresponsable…

 

Frédéric Haxo

Crédits photo: Franck Rondot

Interview !

« Une synergie In Seine-Saint-Denis des acteurs de l’écoresponsabilité »

Trois questions à Rémi Reboux, responsable de l’antenne francilienne de l’association AREMACS , ambassadeur du In Seine-Saint-Denis en charge d’appuyer la démarche d’écoresponsabilité du Bel Été Solidaire et Olympique.

 

De quelle manière intervient AREMACS lors du Bel Eté Solidaire et Olympique ?

D’abord en formant les éco-gardes des parcs Georges-Valbon et de la Poudrerie sur les manières dont ils peuvent, à leur échelle, contribuer à l’écoresponsabilité de cet évènement. Avec cette formation, il s’agit d’être dans le concret et de voir quels leviers et quels messages peuvent porter les éco-gardes auprès des usagers du Parc Départemental afin de changer les comportements et encourager les gestes du tri sélectif. Sur le terrain, on interviendra aussi avec une équipe d’AREMACS pendant la période du « live des Jeux » afin de sensibiliser aux enjeux de l’écoresponsabilité, en organisant, entre autres, des animations autour d’un appartement zéro déchet.

 

Et vous serez aussi à Georges-Valbon pour « diagnostiquer » la production de déchets du parc, avec quel objectif ?

L’objectif, c’est d’avoir une idée de ce qui est produit sur le parc en termes de volume, mais aussi de typologie pour nourrir la réflexion sur de futures actions. C’est pour cela qu’on diffusera aussi des questionnaires auprès des usagers du Parc sur leur perception de la gestion des déchets. Pour nous, c’est une première collaboration sur le terrain avec la Seine-Saint-Denis qui doit permettre d’abonder de nouvelles façons de réduire les déchets lors d’organisation d’autres évènements dans le département, mais aussi nous aider à façonner et diffuser des messages auprès du grand public sur ces sujets. Avant cela, en amont, nous avons aussi travaillé à la mise en place d’un cahier des charges pour travailler avec des food-trucks écoresponsables. Et puis, nous avons mis en place une collaboration avec MéGo !, une association nationale qui revalorise les mégots de cigarettes.

 

AREMACS est ambassadeur du In-Seine-Saint-Denis, un réseau sur lequel vous vous appuyez déjà lors de vos actions ?

Oui, et c’est le signe tangible de la réflexion déjà largement lancée par le Département de la Seine-Saint-Denis qui travaille avec sa marque du In et sa plateforme Co , son démonstrateur de l’écoresponsabilité, à susciter et à créer des synergies entre différents acteurs de ce secteur qui sont déjà très actifs et en pointe sur les différentes facettes de l’écoresponsabilité, comme Lemon Tri ou la Réserve des Arts à Pantin. Et pour répondre à la question, on s’appuie effectivement certaines de nos actions sur des solutions qui existent déjà dans le 93, comme sur la gestion du compost avec Moulinot ou les Alchimistes  . En tout cas, l’enjeu maintenant pour la Seine-Saint-Denis que nous accompagnons dans la perspective des JOP de 2024, c’est de rassembler un maximum d’acteurs pour construire des solutions d’accompagnement d’évènements qui soient 100 % économie sociale et solidaire et permettent d’être le plus exemplaire possible sur la thématique de l’écoresponsabilité.